dimanche 11 avril 2021

Jacques Halbronn Saturne-Neptune 1989 le chant du cygne de la cyclologie uniplanétaire

Saturne- Neptune 1989, le chant du cygne de la cyclologie biplanétaire par Jacques Halbronn Il faut se méfier des coincidences en astronomie. Quand un événement se produit, plusieurs facteurs célestes sont en présence, ou en aspect. C'est la mésaventure qu'aura connue André Barbault en 1953 et en 1989 en croyant que la cause en était la conjonction de Saturne avec la transsaturnienne Neptune, invisible à l'oeil nu et inconnue de l'Antquité au point que le dieu Poséidon-- Neptune fut avalé par son père Kronos-Saturne et ne fut réintégré dans le clavier astronomico-astrologique qu'à partir de 1846. C'est ainsi que Barbault aura manqué Mai 68 (avec Saturne à proximité du point vernal, en bélier) qui pourtant correspondait à la même configuration que celle de 1953, à savoir Saturne sur l'axe équinoxial (bélier-balance), à 14-15 ans d'intervalle, demi-cycle de Saturne. En revanche, Barbault pariera sur l'opposition de Saturne à Neptune quand Saturne sera ….en Gémeaux, signe mutable. Or, il apparaît que Saturne est valorisé en signe cardinal ! Ce qui sera le cas en 1989 avec Saturne en capricorne et en 1995, Saturne à l'approche du bélier. Il se trouve que les conjonctions de Saturne et de Neptune se produisent actuellement en signe cardinal, ce qui fait que Neptune profite indument d'une situation tout à fait aléatoire.A d'autres époques, les conjonctions Saturne Neptune n'eurent pas lieu et n'auront mathématiquement pas toujours lieu, en signe cardinal. De même d'ailleurs, en ce qui concerne l'indice cyclique, la concentration planétaire ne coincide pas automatiquement avec une guerre mondiale. L'extrapolation à partir de deux cas n'est pas viable. Dès 1976, nous avions présenté des courbes associant les planétes avec les axes équnoxiaux et solsticiaux (pp. 143 et seq). En 1993, nous écrivions dans la nouvelle édition de nos Clefs,cette fois centrée sur la seule planète Saturne(p; 134) "Deux cas de figure: la phase équinoxiale qui était déclenchée par le passage de Saturne sur l'un des deux points équinoxiaux(0° bélier, 0°balance) faisait diminuer le nombre d'entités indépendantes tandis que la phase solsticiale (déclenchée par le passage de Saturne sur l'un des points solsticiaux (0° cancer, 0° capricorne) provoquait leur augmentation. Chaque phase correspondait à 7 années" suit une étude couvrant tout le XXe siècle. Contrairement à Barbault qui se gardait bien de préciser dans les années 1953-1963 - qui furent celles qui le focaliseront sur le cycle Saturne-Neptune- sur lequel il ne reviendra qu'après la chute du Mur de Berlin quinze ans plus tard- nous avions pris la peine de préciser de quoi il retournerait : éclatement des ensembles aux solstices et consolidation aux équinoxes. quel genre d'événement surviendrait en 1989. Or, en 1989, où se trouvait Saturne? Réponse en Capricorne, signe solsticial, guère favorable au renforcement d'un empire. Pour notre part, à partir de 1993 et 1994 nous avions opté pour le cycle unique de Saturne (cf Clefs pour l'Astrologie, Seconde édition, p. 135 et L'astrologie selon Saturne où nous annoncions des mouvements sociaux comparables à Mai 68 pour 1995. On notera que Barbault n'aura pas salué notre performance alors qu'étrangement, elle venait compléter son travail sur Saturne de 1989, Saturne étant en carré avec la position qu'il occupait en 1989. Autrement dit, la fausse piste Saturne Neptune n'aura pas permis à Barbault de baliser correctement le Xxe siècle et sa suite, sauf dans le cas des conjonctions. L'opposition Saturne Neptune pour 1971 (cf La crise mondiale de 1965, Paris, Albin Michel, 1964) sera vécue par Barbault comme un grave échec prévisionnel (comme il le reconnaît dans le Pronostic Expérimental en Astrologie, Paris, Payot 1973) ce qui le conduira à abandonner- car il voyait déjà que cela ne « marcherait » pas, dès 1967 (Les Astres et l'Histoire Pauvert)-du moins jusqu'au lendemain de la chute du mur de Berlin- le cycle Saturne Neptune en lui substituant l'indice cyclique avec 5 planètes lentes avec un nouvel échec pour les années 1982-83 en termes pour ce qui est d'une troisième guerre mondiale. Mais le véritable enjeu de cette affaire est bien plus grave que cela puisque cela remet carrément en question la théorie des frères Barbault sur la définition du cycle en astrologie. Pour eux, dès les années 40, un cycle s'articule autour de deux planètes, sans prise en compte des positions dans le Zodiaque. Ce qui explique qu'André Barbault n'ait pas attaché d'importance au signe où la conjonction Saturne Neptune avait lieu. Même après notre réussite prévisionnelle pour 1995, où Saturne était au centre mais en rapport avec une zone du zodiaque proche du 0° bélier, il ne se sera pas ressaisi. Il est vrai que la réussite de sa prévision pour 1989 ne l'invitait pas à le faire, les apparences étant sauves pour le cycle Saturne- Neptune.Dans un milieu vraiment scientifique, pourtant, l'on se serait interroge et on aurait rectifié le tir parce que l'on ne se risque pas à ignorer ce que font les « collègues » et de toute façon Barbault et ses disciples n'avaient pas entériné la prévision »saturnienne » de 1995, laquelle ne respectait le cycle biplanétaire mais allait dans le sens du cycle planète-Zodiaque voire planète-étoile, facteur mobile combiné avec facteur fixe. Rappelons que dans la théorie de la précession des équinoxes, on associe le point vernal avec le plan stellaire des constellations (cf notre ouvrage collectif Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau, Paris, Albatros, 1979), actes d'un Colloque que Barbault dans sa revue L'Astrologue saluera avec mépris. L'affaire Saturne-Neptune serait donc, pour l'historien de l'astrologie française du Xxe siècle, malgré le « succés » de 1989 (cf les textes de Barbault Histoire d'une prévision, et La Mascarade astrologique, dans l'Astrologue), le chant du cygne de la théorie du cycle biplanétaire. En refusant toute prise en compte de la position zodiacale de Saturne, Barbault de par son rapport à Neptune, est tombé de Charybde en Scylla. Mais rappelons que durant toute l'année 1989, il n'y a pas eu un mot de Barbault sur sa prévision pour 1989!!!!! JHB 09 04 21